رحلة في ذاكرة وطن
من بوسطا الى ميراث
الاربعاء 11 آذار 2015
أهلاً وسهلاً بكم في المهرجان اللبناني السنوي للكتاب. إن مشاكل لبنان وهمومه وتطلعاته وانقساماته الماضية والحالية كانت وما زالت الشغل الشاغل للحركة الثقافية – انطلياس.
نحن اليوم نستضيف بفخر منتجاً ومخرجاً لبنانياً مبدعاً يشاركنا هواجسنا وقلقنا على مستقبل بلادنا. صحيح ان فيليب عرقتنجي سافر وتغرّب وعاش سنوات عديدة خارج لبنان، لكنه في اعماله السينمائية اثبت انه دائماً وأبداً حاضر لوطنه، حاضر لمشاكلنا الاجتماعية في فيلم بوسطا، حاضر لمأساة حرب الجنوب في فيلم تحت القصف، حاضر في استعادة تاريخنا واستعباره في فيلم ميراث، وفيّ لكبار بلادنا في الوثائقي ارض لإنسان . تساؤلاته ومخاوفه هي تساؤلات ومخاوف كل مواطن قلق على المصير.
افلامه الثلاثة هي افضل سفير للبنان في الغرب وفي لبنان الاغتراب. هذه الافلام تركت بصماتها على مسار السينما اللبنانية فاختلفت نوعيتها واتّسع افقها. استقطب فيلم "بوسطا" 140.000 الف مشاهداً ونال "تحت القصف" 23 جائزة وهذان الفيلمان مثّلا لبنان في جوائز الاوسكار العالمية.
صحيح ان فيلم ميراث لم يستهو بعض المشاهدين لكن هذا الفيلم Heritage يجيب على سؤال مصيري "ليش يا بابا فليّنا من لبنان؟" سألت بمرارة ابنة الأربع سنوات فحاول الأب المخرج الاجابة في فيلم وثائقي يطرح بحدّة مواضيع الهوية والانتماء والهجرة والسفر. استذكر نزوح جدته من تركيا ثم نزوح ابيه من سوريا ثم نزوحه هو وعائلته من لبنان الى فرنسا.
"شو بعمل هالمرّة بودعك يا بلادي او بقلك انا راجع؟"
برهن فيلم ميراث ان التاريخ يعيد نفسه. فمأساة شعوب المنطقة لا تزال على حالها. عائلات بأكملها، طائفة بأكملها، شعب بأكمله، يقتلعون من ارضهم، من حياتهم لتلبية مصالح دول نافذة ومطامعها. الحالة على الأرض في لبنان وفي المنطقة ضاغطة ومؤثرة حتى اصبحت هي الرواية، هي السيناريو، "فالمواد التوثيقية (والقول لضيفنا) هي أحياناً اكبر من الرواية واكبر من الخيال" وحتى نخرج من هذه الحلقة المفرغة، على الصوت ان يدوّي، على الكتاب ان يستمر، على الطاقات ان تتعاضد (وبخاصة طاقات الشباب الواعي المتيّقظ) وعلى الفيلم ان يوثّق الواقع الماضي والحاضر وان يضع اصبع توما على الجرح ويصرخ ارحموا الانسان اينما كان.
والآن أترككم مع ضيفنا المميز كي يروي لكم على طريقته مساره الفني ويطلعكم بأسلوبه الفذّ على كيفية تصوير معاناة المواطن وجراح الوطن.
هدى رزق حنّا
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Intervention de Mr. Philippe Aractingi
Voyage initiatique à travers la mémoire d'un pays
Mr. Aractingi a relaté aux élèves de l'école Val père Jacques (venus très nombreux en cette matinée du 11 mars afin de l'écouter parler de sa carrière de cinéaste) toutes les difficultés rencontrées après sa décision subite de devenir cinéaste à l'âge de 19 ans. Aux réactions négatives de ses parents font écho les refus successifs des nombreux producteurs auxquels il avait présenté le scenario de "Bosta". Ce scénario ne sortira des tiroirs qu'au bout de quinze années afin d'être remanié par un metteur en scène toujours déterminé à produire son film mais enrichi par l'expérience exceptionnelle acquise lors de la réalisation de maints documentaires filmés dans divers pays tels que le Maroc, l'Afrique du sud et le Sri-Lanka. Le refus de son film "Bosta" par les producteurs français pousse Philippe à revenir au pays et à s'y installer.
Désormais ce sera aux libanais et à eux seuls de juger de son œuvre. Leur réponse ne tardera pas. Il finance lui-même la production de Bosta et le film réalise l'exploit de 140000 entrées en trois semaines. Son second film, sous les bombes méritera 23 prix. Et ses deux premiers films représenteront le Liban aux Oscars. La guerre destructrice de Juillet 2006 menée par les Israéliens provoquera le départ imminent de sa famille vu la recrudescence des bombardements et l'ampleur des combats sur le territoire libanais. La colère et la révolte de Philippe embarqué sur les bateaux français avec sa femme et ses trois enfants le pousseront à réaliser Sous les bombes financé cette fois par Arte et joué par deux acteurs confirmés (Georges Khabbaz et Nada Abou Farhat) et appréciés du grand public. Sous les bombes sera presque improvisé sur le terrain, deux jours seulement après la fin de la guerre. Les acteurs seront les citoyens eux-mêmes, les chauffeurs de taxi, les villageois, les secouristes de la Croix Rouge. Il n'y aura point d'effets spéciaux ni de trucages. Ce sera la vérité vécue au quotidien dans son cadre réel mais aussi dans son pathétique et son absurdité.
Philippe en arrive à son troisième film Héritage qu'il a réalisé également à ses propres frais et qui pose également le problème de l'appartenance et de l'émigration. Trois générations de sa famille ont été contraintes à l'exil. Le film pose avec acuité le problème de ces exils forcés et tente de faire partager aux jeunes les angoisses, les terreurs, la perplexité de ceux qui ont vécu et subi les guerres au Proche – Orient.
Le récit de son itinéraire de cinéaste, Philippe l'a interrompu à trois reprises pour projeter des extraits de ses trois film à la grande joie de son jeune public qui parut détermine à s'approprier les C.D. et à découvrir l'œuvre de ce metteur en scène libanais dont le nom fait partie des célébrités mentionnées dans Wikipédia.