Allocution d' Oussama Al Rahbanien hommage à Mohamad Dakroub
Je suis ravi, en tant que descendant de la famille Rahbani qui est en relation étroite avec Mohamad Dakroub, de prononcer une allocution en hommage à cet homme qui a tellement écrit sur de nombreuses personnes ...
Ce grand penseur a abouti à une vérité... une vérité qui considère la démocratie comme étant une condition essentielle au processus de l'écriture et de la recherche...
Dans son approche du théâtre et de la musique des frères Rahbani, Mohamad Dakroub s'est distingué par un œil critique qui réfuta d'une façon objective un grand nombre d'articles critiquant la pensée, la musique et le théâtre Rahbaniens.
Sa critique et son déchiffrage de la société se particularisent par une bonté naturelle.
En fait, ce qui distingue Mohamad Dakroub des cultivés de la haute dignité réside dans sa souffrance, son travail et sa lutte...
Ce qui est encore plus important, c'est que Dakroub rédige son article avec amour, respect, responsabilité et joie...
Il réfute cette critique fictive dominante qui accuse le théâtre Rahbanien de s'appesantir sur les frontières de la campagne, du village et du Folklore...
D'ailleurs, Dakroub perçoit ce théâtre comme étant un travail magnifique continu et grandiose qui soutient les travailleurs et les prolétaires...
Mohammad Dakroub : « le plombier et l'homme de lettres »
Allocution de Dr. Antoine Seif
La conscience navigue dans la mémoire accablée....et la cisèle...
Avec le décès du père, le parcours professionnel du fils débuta par le divorce de l'école et de l'industrie de la salade de fève bouillie, et le ralliement aux métiers saisonniers dépourvus de pouvoir....
Parallèlement au tumulte du travail, et loin de l'école et des études.... fut l'apprentissage fortuit ....puis furent les premiers essais littéraires de narration et de critique... ...
Mohamad Dakroub tire vanité de son passé, comme si ce dernier lui valait les meilleures conditions d'adhésion au parti du prolétariat....
Dakroub admet qu'il a été un « critique calme » ; il n'a pas brisé le silence... En fait, doté d'une figure agréable, comme celle des gouverneurs de la Chine avant l'ère de Mao Tse Tung, Dakroub n'a griffé ni dans ses dires ni dans ses rédactions....
Un Petit Mot sur un Long Parcours
Mohamad Dakroub
J'ai commencé à écrire et à publier mes ouvrages il y a plus de 60 ans.....
Dans mon atelier de plomberie, nous nous mettions, moi et certains de mes amis étudiants, à tisser des rêves sur la libération du monde arabe...... mais aucun ne fut publié....
Je me souviens que j'ai commencé à écrire des histoires et des nouvelles sur les événements qui se déroulaient dans mon village de Tyr, et à décrire la souffrance des gens pauvres..... J'ai trouvé le courage d'envoyer ces articles au journal, « Al Telegraf » (le télégraphe) ... En fait, l'une de ces histoires fut publiée sous un titre différent... « Plombier et homme de lettres »
Durant cette époque, j'étais obsédé de science fiction.... Alors j'ai envoyé une histoire de ce genre à un journal égyptien : « Kossas lel Gamii » (Histoires pour tout le monde)...le rédacteur en chef a mis l'histoire en relief. Hélas ! Le numéro s'évapora... et avec lui s'évapora mon histoire...
Durant la même période, j'ai eu la chance de publier des articles dans le journal intitulé « al erfan » (la gratitude)... ...
Vers la fin des années quarante, j'ai pu publier des nouvelles dans le journal « Al Alwah » (les tableaux)... celles-ci ont aussi rejoint leurs semblables ....
Je n'avais pas senti que j'étais un vrai écrivain, que lorsque le journal « Al Adib » (l'homme de lettres), très connu autrefois dans le monde arabe, a commencé de publier certains de mes articles ... de mes proses et de mes nouvelles...
Ce journal fut mon point de démarrage... et un laissez-passer à d'autres journaux...
Le grand tournant dans ma vie eut lieu avec le journal « Al Tarik El Fekria » (la voie intellectuelle)... dont je fus le rédacteur en chef pour une durée de quarante ans...
C'est au sein de ce journal que j'ai eu vraiment l'occasion de me lancer sérieusement dans la recherche et la critique littéraire...
L'enthousiasme pour l'écriture existe toujours.... Une quinzaine de livres à venir...
Les Vétérans de la Culture au Liban et dans le Monde Arabe
Talal Selman
Nous nous rencontrons aujourd'hui pour faire bon accueil à un homme dangereux...Dangereux, car l'approche de ses oeuvres abondantes nous offre la chance de nous cultiver et de faire la connaissance de deux générations d'auteurs, de penseurs et d'hommes de lettres, parmi lesquels existaient des pionniers qui nous manquent tant dans ce temps d'aveuglement...
Chers amis,
Parler de Mohamad Dakroub évoque la présence d'un grand public d'élite culturelle venant du Liban et du monde arabe...
En fait, cette personne qu'on n'a pas vu pratiquer que la lecture et l'écriture comme métier ... a rendu justice à un nombre indéfini d'innovateurs....
Au début de son adolescence, il écrivit « Al Tarik Al Tawila » (le long trajet), et le voici dans sa vieillesse, en train de corriger l'histoire du parti communiste au Liban en révélant « les racines du Cèdre Rouge » ...
Rusé comme il est, il a réexaminé les principes de la renaissance, du progrès, et de la justice sociale...afin de discerner de nouvelles visions...
Il a même exploré les problèmes du théâtre et tous ses horizons possibles...Puis il a conquis la culture égyptienne...
Il a même osé, lui le communiste depuis sa naissance, de souligner les contradictions de l'Etat Soviétique....
Son amitié s'impose avec gentillesse...